
L'identification des émotions
Pssst!
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La compréhension émotionnelle
La compréhension émotionnelle est définie comme étant « la capacité d’identifier, de prédire et d’expliquer ses propres émotions ainsi que celles des autres ».
(Harris, Lipian, & Saarni, 1989).
D'après Denis (2018), « un enfant qui est capable d'identifier l'expression faciale d'un pair ou qui comprend les émotions qui sont engendrées par des situations sociales est plus susceptible de réagir de façon prosociale aux réactions émotionnelles de ses pairs »
Un apprentissage en développement
L'enseignant qui intervient avec l'enfant du préscolaire doit comprendre que cet apprentissage n’est pas encore acquis chez les enfants de 5 ans ; il s’agit d’un processus qui est encore en cours de développement à cet âge (Widen et Russel, 2008). Également, en ce qui a trait aux émotions qui relèvent de la conscience de soi (envie, embarras), les enfants du préscolaire en ont encore une compréhension assez vague (Bosacki & Moore, 2004). Enfin, les enfants qui présentent des conduites agressives pourraient éprouver encore plus de difficulté à identifier les émotions. D’après Schultz, Izard et Bear (2004), ces enfants « auraient tendance à surattribuer la colère lors de situations ambiguës ». L’enseignant doit donc être vigilant par rapport aux enfants qui adoptent des conduites agressives. En effet, il faudra les soutenir davantage pour que ces derniers apprennent à identifier les émotions et qu’ils puissent ensuite en reconnaître les manifestations, tant chez lui que chez les autres.
Saviez-vous que...
?
En quoi l'identification des émotions pourra outiller mes élèves dans la gestion de leurs émotions?
Que vous enseigniez l'identification des émotions par les activités que nous vous proposons, par des activités de réinvestissement ou par vos actions à travers le quotidien, vous pourrez contribuer chez vos élèves...
À court et à moyen terme...
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Développer le vocabulaire relatif aux émotions pour être en mesure de les nommer
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Distinguer les émotions d'après les signaux que notre corps nous envoie
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Comprendre que les émotions sont normales et acceptées
À long terme...
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Reconnaître les émotions chez les autres
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Rattacher les causes aux émotions vécues
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Nommer l'émotion ressentie
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Comprendre les émotions que les autres peuvent ressentir
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Apprendre à s'apaiser
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S'autoréguler
Pour voir ces effets apparaître, il faudra éventuellement poursuivre l'enseignement des autres étapes de la gestion des émotions au fil du cheminement scolaire de l'enfant.
Qu'en est-il dans le Programme de formation de l'école québécoise ?
L’identification des émotions est pertinente dans le cadre du Programme de formation de l’école québécoise au préscolaire pour contribuer au développement des enfants de 5-6 ans. Le programme comporte 3 objectifs dont « apprendre à se connaître soi-même » et « apprendre à entrer en relation avec les autres » (Morin, 2007). Plus précisément, l’identification des émotions peut contribuer au développement de la compétence « interagir de façon harmonieuse avec les autres » puisqu’il s’agit de la première étape vers la gestion émotionnelle. En effet, l’enfant apprendra ensuite à exprimer ses émotions de manière socialement acceptable et à identifier les émotions des autres, ce qui peut être utile en situation de résolution de conflits. D’ailleurs, « appliquer une démarche de résolution de conflits » est une composante de la compétences « interagir de façon harmonieuse avec les autres ». De plus, les émotions telles que la joie, la colère et la peur font partie des connaissances se rapportant au domaine affectif dans le programme.
Selon Morin (2007), les activités à privilégier auprès des enfants du préscolaire sont celles qui visent à utiliser l’expérience des enfants, à multiplier l’exploitation des objets, à provoquer l’émergence d’idées. Ainsi, nous avons utilisé quelques recommandations de cette auteure pour créer nos activités. Dans ces dernières, nous utilisons « le déclencheur », une activité dynamique et motivante qui amène l’élève à s’intéresser rapidement à ce qui est proposé et qui est susceptible d’éveiller sa curiosité. Nous avons également utilisé « la causerie dirigée », un moment privilégié où l’enfant peut s’exprimer et apprendre de nouvelles notions et où l’enseignante peut vérifier les acquis. Finalement, en invitant les élèves à mimer les émotions et à faire des jeux de rôle dans la troisième activité, l'enseignant amène l'enfant à acquérir des connaissances et des habiletés, à développer sa créativité, son imagination et sa communication avec les autres (Morin, 2007).